Episode 8, Suite
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Il l’embrassa... J’étais atterrée. C’était en fait son amant ? Non... rien ne collait plus dans ma tête à ce moment là. Mais j’eus à peine le temps de me remettre de ce que je venais de voir que le bus scolaire arrivait. Je devais faire comme si j’en sortais. Juste avant de me précipiter vers le bus, j’ai vu l’homme se jeter sur la porte de derrière et partir en courant.
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Une vie s'écroule
Je sentais que quelque chose de louche se tramait, mais j’étais trop occupée à faire semblant de sortir du bus que je n’y portais pas grande attention. Je m'apprêtais à entrer dans la maison quand ma mère s’est précipitée vers moi, en pleurs... Je ne comprenais vraiment pas pourquoi, étant donné qu’il y avait à peine 5 minutes elle riait aux larmes... C’était encore des larmes de joies ? Elle allait m’annoncer qu’elle avait enfon trouvé le moyen de me rayer de la planète ?
- Anita....
- Quoi ?
- Ton père est mort...
- ...
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J’ai hésité un instant : elle se moquait de moi ? Je devais lui mettre mon poing dans la figure une bonne fois pour toutes ? Mais, toutes mes suppositions me revenant en tête, je me suis dit que ce n’était peut-être pas si faux... Je fonçais dans la chambre de mes parents. Une impression de déjà-vu ? Oui, j’ai eu l’impression de revivre la même scène que la veille, et je me persuadais pendant ces quelques secondes qui me séparaient de la porte que ce serait la même chose : mon père tranquillement étendu sur le lit. Mais je n’y croyais pas. Je me suis arrêtée 5 secondes devant la porte pour reprendre mon souffle et mes esprits. J’ai ouvert la porte doucement...
- Papa ?
Pas de réponse... J'étais tétanisée... Il fallait que je fasse quelque chose, mais je ne pouvais pas entrer, c'était trop dur. Faire quelque chose... bouger... quitter ces vêtements d'écolière... Je suis allée machinalement à la commode pour me changer, je ne savais même pas pourquoi au juste... Allumer la radio... Pour quoi faire encore? Complètement paumée, j'étais complètement paumée. Je voulais retarder le moment que je craignais tant, je pense.
Puis je suis doucement sortie de ma torpeur et j'ai pris mon courage à deux mains.
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Je suis alors entrée dans la pièce pour y découvrir ce que je ne voulais pas voir. Mon père était bel et bien au lit, mais il n’avait même pas tourné la tête pour voir qui entrait. Je me précipitai à son chevet, mais je me suis arrêtée en cours de route. Je ne pouvais pas m’approcher plus... Après ces quelques secondes de refus de la situation qui me parurent des heures, j’ai lentement contourné le lit pour regarder par la fenêtre et détourner mon regard de cette scène que je ne pouvais accepter. Puis j’ai éclaté en violents sanglots.
Je me rappelle très bien ce moment... Mon père dans son lit, la lumière blafarde qui éclairait son visage éteint, mais aussi l’atmosphère insoutenable qui régnait dans la pièce, et la haine, la rage qui montaient en moi. Il faut dire que c’était hier...
