Episode 5 : De Charybde en Sylla
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Les jours passaient...
Mais ne vous inquiétez pas, je n'avais pas oublié ce fameux cabanon. J'y pensais moins, mais j'y pensais quand même. Je n'avais pas parlé à Marjorie des cambriolages et de tous mes soupçons au sujet de ma mère. C'était trop personnel, et je voulais régler ça toute seule. Ce que je pouvais être sotte à l'époque!!
Bref, je me suis encore aventurée près du cabanon, et j'ai voulu grimper dans un arbre pour voir par la lucarne. J'avais mal choisi mon moment, ma mère m'a prise sur le fait, et j'ai eu droit à la pire engueulade que j'avais jamais eue. C'est là qu'elle a dérapé : elle m'a giflée, sous le nez de mon père.
C'était la première fois que je voyais mes parents se dis****r, mais ce ne fût pas long. Ma mère explosa en sanglots (quelle comédienne!!!) et tout cela passa sur le compte de la fatigue et du stress. Seulement, cela a mis la puce à l'oreille à mon père qui commençait à se demander ce qu'il y avait vraiment dans le cabanon.
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Et se ressemblaient finalement
Le drame passé, on reprît le train-train quotidien. Je n'adressais plus la parole à ma mère, et elle non plus, tout cela pour le mieux. Je continuais mes études, je travaillais beaucoup et j'étais brillante. Mon père m'appelait son "petit génie", et me promettait un bel avenir :
- Tu pourrais peut-être me succéder et devenir à ton tour un grand chirurgien!
- Je ne sais pas trop papa... Je ne veux pas m'y prendre trop rapidement. En tout cas, une chose est sûre : je ne travaillerai jamais dans la restauration!! Je suis trop nulle!
Et nous avons ri, énormément ri, et ce bruit n'avait pas résonné dans la maison depuis le jour du "drame".
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Le second drame
Jamais je n'aurais imaginé ce qui se passa ensuite. J'y avais bien songé, mais ça ne semblait pas réel.
Mon père commençait à perdre la tête. Ses phrases étaient décousues, et il avait une attitude vraiment bizarre parfois. Il passait ses journées en pyjama, impossible de le lui faire retirer. Et pire, il sautait sur les canapés, comme un gosse.
Je ne comprenais plus rien, et c'est là que j'ai commencé à me rendre compte de la vulnérabilité de mon père. Je n'y avais jamais prêté attention, mais il était vieux, et à son âge, certaines personnes commencent à dérailler....
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Même ma mère le croyait fou. Moi je me refusais d'y croire, mais l'idée s'incrustait petit à petit dans mon cerveau. J'en ai parlé à Marjorie, qui m'a dit que ça arrivait effectivement, mais que c'était quand même très rare à l'âge de mon père, que ça venait plus tard en général. Elle essayait de me persuader que ça allait aller mieux, qu'il fallait peut-être qu'il suive un traitement. J'ai réussi à adresser la parole à ma mère après un silence de plusieurs mois pour lui parler de papa. Je voulais qu'il voie un médecin, un psychiatre, mais ma mère n'était pas très partante, elle devait avoir peur pour sa renommée. Cependant elle finît par admettre que j'avais raison et appela un psychiatre peu connu d'une ville voisine.
